Cheval de Przewalski

 

Le Cheval sauvage

Les qualités de coursier et la puissance qu’il dégage ont valu au cheval d’être domestiqué. Le dernier cheval sauvage est le cheval de Przewalski (Equus caballus przewalskii)

Aujourd’hui, la lignée des chevaux sauvages est au bord de l’extinction. On entend par cheval sauvage un cheval dont le patrimoine génétique est resté pur et n’a pas été affecté par celui des chevaux domestiqués.

Cheval de trait, pur-sang anglais ou trotteur français, on compte actuellement près de 200 races de chevaux domestiqués.

 

L’histoire du cheval de Przewalski

L’avis des zoologistes diverge concernant l’origine du cheval de Przewalski. Certains estiment qu’il serait une sous-espèce d’Equus caballus (cheval domestique), d’autres qu’il en est l’ancêtre et serait donc une espèce à part entière: Equus przewalskii
Egalement appelé cheval sauvage de Mongolie, il s’agit en tout cas d’une espèce très ancienne bien que sa découverte officielle ne date que du 19e siècle.

Cheval de Przewalski

Cheval de Przewalski.

Lors des grandes invasions mongoles du 13e siècle, les guerriers de Gengis Khan ont déferlé en Europe occidentale, juchés sur de robustes petits chevaux. Il s’agissait du cheval de Przewalski, élevé dans les massifs montagneux de l’Altaï.

C’est en 1879 qu’un Russe, d’origine polonaise, le colonel Przewalski ramena d’une expédition en Dzoungarie, région de Mongolie, la peau et le crâne d’un équidé inconnu jusqu’alors.

L’étude de ces dépouilles fut à l’origine d’une importante controverse entre zoologues. Compte tenu de ses dimensions et de ses caractéristiques, on pouvait être en présence d’un hémione, équidé asiatique tenant à la fois de l’âne et du cheval.

Hemiones

L'hémione, un âne sauvage d'Asie.

Il s’avéra pourtant que l’équidé ramené par Przewalski était bien un authentique cheval, l’un des plus anciens jamais répertoriés et sans doute aux origines du cheval domestique.

Cependant, certains naturalistes considèrent, encore aujourd’hui, que le cheval domestique proviendrait du tarpan, petit cheval ukrainien de 135 cm au garrot.
Malheureusement, on ne saura jamais la vérité.

Cheval sauvage

Cheval de Przewalski.

En effet, le tarpan a disparu par la faute de l’homme au 19e siècle. C’est en 1879 que le dernier tarpan sauvage est mort en liberté. Le dernier survivant est mort dans un zoo en 1887. Pour « compenser » cette extermination, un « faux tarpan » qui lui ressemble énormément, a été artificiellement reconstitué à partir de poneys polonais issus d’anciens croisements avec cette espèce.

Tarpan

Le Tarpan aujourd'hui.

Le cheval de Przewalski n’a donc plus aucun rival pour lui contester son antériorité et la valeur de ses gènes.

En liberté, le cheval de Przewalski vivait à une altitude de 2 500 mètres dans une région montagneuse, proche du désert de Gobi.

Au début de chaque automne, il descendait vers les plaines désertiques pour trouver un climat plus doux. Il cherchait sa nourriture la nuit. Pendant la journée, il restait dans des ravins caillouteux.

Parfaitement adapté à cet environnement aride, ce cheval y vécut jusqu’en 1966, époque où le dernier groupe sauvage a été observé.

Cheval de Przewalski

Cheval de Przewalski.

Tous les chevaux de Przewalski existant aujourd’hui descendent des onze chevaux enlevés de leur milieu naturel et d’une seule jument, capturée en 1947.
Placés dans des zoos ou des parcs animaliers, les derniers représentants de l’espèce sont environ 1 600.

Grâce à quelques passionnés, des mesures de conservation ont été mises en place afin de reconstituer la population mongole. 250 individus ont été réintroduits dans la nature depuis une dizaine d’années.

Caractéristiques du cheval sauvage

Les chevaux domestiques varient selon les races et même selon les individus. Ils vont du très petit comme le Falabella, petit poney argentin de moins de 80 cm au garrot, au très grand comme le Shire, une race de cheval de trait mesurant près de 2 mètres au garrot.

Shire

Shire.

Les robes sont également très variées.

Falabella

Falabella, un petit poney argentin.

Par contre, l’espèce sauvage répond à des critères précis. Il est facile de reconnaître un Przewalski.
Tous les chevaux mesurant moins de 148 cm au garrot sont qualifiés de poneys à l’exception du cheval de Przewalski.
Il mesure environ 1,40 m au garrot et sa robe est toujours de couleur isabelle ou louvet, c’est-à-dire beige avec les crins noirs. Il possède la plupart du temps des zébrures sur les pattes.

Cheval de Przewalski

Cheval de Przewalski.

Il n’a pas de toupet, c’est-à-dire de touffe de poils retombant sur le front, et sa crinière pousse droite sans retomber sur les côtés.

De plus, alors que les chevaux domestiques possèdent 64 chromosomes, lui en possède 66.

Le cheval domestique et le cheval de Przewalski peuvent pourtant s’hybrider. Leurs descendants seront fertiles. Ce n’est pas le cas des croisements entre le cheval et l’âne qui sont, eux, stériles.

Combat pour sauver le cheval de Przewalski

A l’époque de sa découverte, l’espèce était déjà rare car chassée par les Mongols. A la fin du 19e siècle, toutes sortes « d’explorateurs » en capturèrent pour les zoos, précipitant ainsi son extinction.
Heureusement, les scientifiques se mobilisèrent et se fixèrent pour but de réintroduire ce cheval en Mongolie et en Chine.

Jument de Przewalski

Jument de Przewalski et son poulain.

Dans les années 1990, une association française de protection du cheval de Przewalski, « Takh », qui veut dire « cheval sauvage » en Mongol, a reconstitué en Lozère un petit troupeau à partir de onze individus sélectionnés dans des zoos.
Ces chevaux vivent en liberté dans un parc de 400 hectares. Ils ont petit à petit réappris à vivre en liberté.
Le Causse Méjean est une région idéale pour permettre à ces chevaux de se réadapter à la vie sauvage.

Cheval. Art parietal du Paleolithique

Le cheval est très présent dans l'art pariétal du Paléolithique.

En Mongolie, c’est la réserve de Khomiin-Tal qui accueille les chevaux nés sur le Causse Méjean.
Les douze premiers chevaux ont été relâchés en septembre 2004. Des programmes similaires existent en Hollande et en Allemagne.

Poulain de Przewalski

Poulain de Przewalski de 3 jours.

Dès 1994, plusieurs chevaux ont été réintroduits. Ils ont rapidement retrouvés leurs réflexes de conservation notamment en se défendant contre les attaques des loups.
L’action de protection du cheval de Przewalski n’est possible que grâce à la collaboration de plusieurs pays. Un important travail de sensibilisation est mené auprès des habitants afin de sauvegarder l’espèce.

Mustangs, Brumbies et chevaux de Namibie

Il existe en Amérique, en Australie et en Afrique de nombreux troupeaux qui vivent à l’état sauvage. Complètement indépendants de l’homme, peut-on malgré tout les qualifier de chevaux sauvages ?

Mustang

En Amérique du Nord, on trouve les Mustangs, de l’espagnol « mesteno » (vagabond). Ils ont été importés en Amérique par Cortès, en 1519.
Retournés à la vie sauvage, ils ont formé des groupes de chevaux libres, protégés par la loi. Harceler ou tuer un mustang constitue une infraction fédérale aux Etats-Unis.

Mustangs

Mustangs.

Ils sont répartis dans dix Etats, les ¾ de la population vivant dans le Nevada.

Brumbies

Les Brumbies d’Australie sont les descendants des chevaux des colons anglais importés au 18e siècle. Ils connaissent un sort peu enviable. Retournés à l’état sauvage, ces chevaux se sont parfaitement adaptés à leur environnement.

Brumbies

Brumbies.

Ils se sont tellement reproduits qu’ils ont fini par provoquer un déséquilibre écologique.
Le gouvernement australien a autorisé la chasse et l’abattage des chevaux pour réduire la population.

Brumbies

Brumbies.

Encouragés par les éleveurs de bétail, les battues au cours desquelles les chevaux sont abattus à coup de fusils à partir d’hélicoptères pourraient conduire vers l’extinction cette race.

Cheval de Namibie

Le cheval de Namibie, région d’Afrique du Sud-Ouest, est le résultat de croisements entre des chevaux importés d’Allemagne et des races locales.
Vers la fin du 19e siècle, le départ des colons entraîna la remise en liberté des troupeaux domestiqués.
Bon nombre ont péri au cours des grandes sécheresses. Cependant, un noyau d’irréductibles a réussi à survivre. Une cinquantaine de familles occupe une portion de 44 000 hectares dans un désert où règnent des températures extrêmes.

Chevaux de Namibie

Chevaux de Namibie.

Le sabot de ces chevaux est devenu très court sous l’effet abrasif des sols caillouteux. Quand les vents du désert soufflent jusqu’à 150 km/h, les chevaux se serrent les uns contre les autres, tête basse et attendent pendant des heures.

Bien que « sauvages », les Mustangs, les Brumbies et les chevaux de Namibie sont les descendants de chevaux domestiques. Leur patrimoine génétique a été modifié par l’homme à un moment de leur histoire.
A ce titre, ces chevaux ne sont pas considérés comme de véritables chevaux sauvages.